Le Guide du Ciel

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Marathon : les fous du Messier !


Le marathon Messier

2011
Meilleur week-end : 5-6 mars
Seconde chance : 2-3 avril



Le week-end des 5 et 6 mars 2011 et, dans une moindre mesure, celui des 2 et 3 avril, à 45° de latitude nord, on peut observer pratiquement tous les objets du catalogue de Messier entre le coucher et le lever du Soleil. Il vous faut choisir un site d’observation parfaitement dégagé vers l’ouest, le sud et l’est, protégé de toute pollution lumineuse importante, et avoir un instrument à votre disposition ainsi que la documentation nécessaire pour repérer les objets. Ajoutez à tout cela une liste à cocher au fur et à mesure.

Dans la pratique, une nuit de marathon se décompose en plusieurs périodes d’inégale intensité. Il y a d’abord le sprint du départ, véritable course contre la montre pour saisir les objets les plus à l’ouest pendant le crépuscule astronomique, avant qu’ils ne plongent vers l’horizon. Les plus durs à repérer sont la galaxie M110, à côté de la grande Andromède (M31), et la galaxie du Triangle, M33, somptueuse, mais vraiment peu contrastée si votre ciel n’est pas assez noir. Vous aurez ensuite deux bonnes heures pour rendre visite à la vingtaine d’objets dispersés de la Poupe à Cassiopée, puis près de quatre heures pour vous promener du Corbeau à la Grande Ourse et admirer une cinquantaine d’objets, essentiellement des galaxies. Si vous avancez à un bon rythme, vous pourrez même vous accorder une pose d’une ou de deux heures pour vous réchauffer, manger, boire et, pourquoi pas ?, dormir un peu avant d’attaquer la phase finale du marathon.

Vers 3 h TU, Ophiuchus et la partie nord du Scorpion seront suffisamment hautes au-dessus de l’horizon sud-est pour que vous engagiez la seconde grande étape de votre parcours. Si vous avez fait le plein de galaxies un peu plus tôt, vous allez, maintenant, déguster des dizaines d’amas ouverts et globulaires, quelques nébuleuses très brillantes et deux nébuleuses planétaires (M57 et M27). Ces objets sont plus faciles à voir que les galaxies de la Vierge, mais vous ne disposez que de deux heures pour en repérer une quarantaine. Il faut donc faire vite, surtout lorsque le Sagittaire devient accessible au ras de l’horizon sud-est, vers 4 h TU, car le crépuscule astronomique commence juste après 4 h 30 m TU. Si vous avez raté des objets comme M110, M76, M103 en début de nuit, vous avez une nouvelle chance à l’orée de l’aube, lorsqu’ils remontent au-dessus de l’horizon nord-est. Il ne vous restera plus alors qu’à surprendre les amas globulaires et ouverts du nord du Capricorne et du Verseau (M72, M73, M2) dans un ciel de moins en moins sombre. Quant à l’amas globulaire M30, totalement invisible à 45° nord pendant une dizaine de jours autour de l’équinoxe, il redevient théoriquement observable au tout début du mois d’avril.

Quelques ultimes conseils. La course démarrant très vite après le coucher du Soleil, il est important d’être déjà prêt à ce moment-là, et donc d’arriver sur votre site d’observation dans l’après-midi. N’oubliez pas de prendre des piles de rechange pour votre lampe rouge – ou utilisez une lampe à dynamo –, car elle sera très sollicitée tout au long de la nuit pour compulser cartes, atlas et listes. En mars, les nuits sont souvent humides et la buée peut faire son apparition sur les optiques : prévoyez un pare-buée ou un sèche-cheveux de voyage à piles ou à brancher sur l’allume-cigare d’une voiture. Bon marathon !

 

 

Les objets de Messier :

La carte des objets de Messier :

 

Voici une série de tableaux qui devraient vous aider à préparer vos soirées d'observation des objets célestes catalogués par Charles Messier. Choisissez préférentiellement une nuit sans Lune, un ciel limpide et sans turbulence et, surtout, attendez que vos yeux s'accoutument à l'obscurité, sinon vous ne verrez que les nébuleuses, les galaxies et les amas les plus brillants. Une lunette ou un télescope de 100 à 200 mm de diamètre installé dans un bon site suffit pour observer tous les objets Messier. Les instruments utilisés par Charles Messier étaient plus petits ou moins bons - lunettes simples de 90 mm et télescopes jusqu'à 200 mm équipés de miroirs métalliques - mais son ciel était bien meilleur que le nôtre. Il suffit pour en juger de se rappeler que la plupart de ses observations ont été réalisées à l'Observatoire de la Marine, lequel n'était en fait qu'une petite coupole de bois et de verre installée sur le toit de l'actuel Musée de Cluny, donc en plein Paris…

Le classement par saison tient compte des constellations visibles en début de nuit à la latitude moyenne de l'Europe, mais la rotation apparente de la voûte céleste vous permet d'admirer les objets des saisons suivantes en cours de nuit. C'est d'ailleurs cette constatation qui a poussé certains amateurs à mettre au point le " marathon Messier " dont le but est de pointer le plus grand nombre d'objets Messier en une seule nuit ! Entre 35° et 50° de latitude Nord, il est théoriquement possible d'observer l'ensemble du catalogue de Messier, sauf un ou deux objets, pendant la quinzaine de nuits qui entourent l'équinoxe de printemps. Encore faut-il qu'il n'y ait pas de Lune et que le temps soit clément.

Pour en savoir plus sur Charles Messier et le Marathon, vous pouvez lire (en anglais) l'ouvrage pratiquement exhaustif de Kenneth Glynn Jones : "Messier's Nebulae & stars clusters" chez Cambridge University Press, ou consulter le petit fascicule (lui aussi en anglais) de Don Maccholz : "Messier Marathon" diffusé par Sky Publishing Corporation.

A lire également : "The Messier Objects" par Stephen James O'Meara, chez Cambridge University Press / Sky Publishing Corporation, et "The Year Round Messier Marathon Field Guide" par Harvard C. Pennington, chez Willmann-Bell, Inc.

À lire également, l'ouvrage francophone de Bernard Guillaud-Saumur et Olivier Réthoré : "Les objets de Messier", édité par Masson.

 

 

 

 

 

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