La lettre du Guide du Ciel

N° 57 | 2 novembre 2011

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit jusqu'au 8, puis en fin de nuit après le 14.
La station chinoise Tiangong 1 est visible en début de nuit à partir du 15 novembre.
Crédit image : NASA

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine en début de nuit jusqu'au 8, puis en fin de nuit après le 14 novembre.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France en début de nuit à partir de la mi-novembre et son éclat peut atteindre la magnitude zéro lors des survols les plus proches.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Le site d’Alphonse Pouplier donne aussi des horaires de passages de l'ISS et d'autres satellites :

Le site d'Alphonse Pouplier
Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

6 novembre | N'oubliez pas Uranus !

Le dimanche 6 novembre au soir, deux heures après la fin du jour, vous n’aurez aucune peine à repérer la Lune. Elle est gibbeuse et surplombe l’horizon sud-est d’une quarantaine de degrés.

Je vous la signale aujourd’hui parce qu’elle passe à proximité d’Uranus. Il est impossible de voir celle-ci avec un luminaire pareil juste à côté, mais cela vous permet de mémoriser l’endroit du ciel où vous pourrez tenter de distinguer cette planète à l’œil nu dans quelques jours, lorsque la Lune se sera absentée.

Vous devrez vous éloigner des illuminations urbaines bien sûr et laisser vos yeux s’accoutumer à l’obscurité durant une vingtaine de minutes, mais c’est une recherche à la portée de la plupart des observateurs.

9 novembre | Encore une géante...

Le mercredi 9 novembre au crépuscule, juste après le coucher du Soleil, la Lune pratiquement pleine côtoie Jupiter à l’est du ciel.

Les deux astres sont à moins de cinq degrés l’un de l’autre et ils brillent déjà à plus de cinq degrés de hauteur au moment où le disque solaire emporte le jour avec lui. Voyez-les s’élever au sein de l’arche anticrépusculaire.

Quelques jours après son opposition, la planète affiche une santé éblouissante ; elle est pratiquement de magnitude – 3, plus tellement loin de l’éclat de Vénus qui peine à s’extraire des lueurs crépusculaires de l’autre côté du ciel.

Une demi-heure après le coucher du Soleil, vous pouvez comparer leur éclat respectif.

Nuit du 16 au 17 novembre | Des Léonides sous la Lune

Jérémie Vaubaillon, l’un des rares astronomes spécialisés dans l’étude des essaims d’étoiles filantes, annonce qu’il pourrait bien y avoir une jolie augmentation du nombre de flèches d’argent visibles autour de la constellation du Lion cet automne.

Le maximum se produirait au cours de la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 novembre et, sans être exceptionnelle, cette possible recrudescence n’est pas à négliger. Après tout, c’est un bon prétexte pour mettre le nez dehors et profiter un peu des étoiles à une période de l’année souvent corrompue par les pluies et les averses de neige précoces.

Bien sûr, la présence d’une Lune gibbeuse décroissante dans le Cancer, à près de vingt degrés de la tête du Lion, est gênante, mais, si vous possédez une lunette ou un télescope, vous pouvez en profiter pour admirer les magnifiques formations qui marquent sa face en attendant d’éventuelles étoiles filantes.

Si l’on en croit les calculs, elles devraient se manifester en milieu de nuit, lorsque le Lion se hissera dans notre ciel ; vous devez donc choisir un site d’observation bien dégagé vers l’est.

19 novembre | Sous les griffes du Lion

Le samedi 19 novembre à l’aube, une heure et demie avant l’ouverture du jour, Mars surplombe l’horizon sud de plus d’une cinquantaine de degrés.

Son éclat est à présent bien plus puissant que celui de l’étoile Régulus visible sur sa droite – les deux astres sont passés à moins d’un degré et demi d’écart le 11 novembre – et il est comparable à celui de Saturne et de Spica de la Vierge qui s’élèvent de concert au sud-est du ciel.

L’épais croissant de la Lune, peu après son Dernier Quartier, est installé à sept degrés sous le couple Mars-Régulus. L’éclat et la hauteur de ces astres vous permettent d’observer cette réunion matinale aussi bien à la campagne qu’en pleine ville.

22 et 23 novembre | Autour de Spica

Le mardi 22 et le mercredi 23 novembre à l’aube, une heure et demie avant l’apparition du disque solaire éblouissant, la finesse du croissant lunaire vous séduira d’autant plus qu’elle est associée à une magnifique lumière cendrée et que les points éclatants de Saturne et de Spica de la Vierge participent au spectacle.

Ces astres se situent dans le sud de la Vierge, vaste figure céleste qui s’élève actuellement à l’aube au-dessus de l’horizon est-sud-est.

Saturne et Spica sont à quatre degrés l’une de l’autre. L’arc lunaire domine la scène le mardi, puis il plonge vers l’horizon le mercredi et, quarante-huit heures seulement avant la Nouvelle Lune, il ressemble à une coupe d’argent portant un globe délicatement lumineux.

Le samedi 26 et le dimanche 27 novembre au crépuscule, une heure après la chute du Soleil, ne manquez pas l’arrivée de la jeune Lune dans le ciel du soir.

Sa corne effilée surnage dans les lueurs orangées au ras de l’horizon sud-ouest le samedi et elle fait un bond de l’autre côté de Vénus le dimanche soir.

La planète étincelle exactement à mi-distance de ces deux cornes célestes, à près de cinq degrés de hauteur dans le ciel encore coloré.

Si vous habitez à quelques centaines de mètres d’altitude et que vous bénéficiez de conditions météorologiques favorables et d’une atmosphère bien transparente, ne manquez pas ce double rendez-vous, car la lumière cendrée sera probablement aussi belle que sur l’image qui ouvre ce mois.

Après des semaines d’une attente plutôt frustrante, l’ouverture rapide de l’angle fait par l’écliptique sur l’horizon du soir permet enfin à Vénus de s’envoler vers le haut ciel et elle va nous régaler de son éclat de plus en plus puissant jusqu’au printemps.

Le Ciel à l’œil nu en 2012
Dixième année

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Le théorème du jardin
Christian Magnan

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Souscription ouverte jusqu'au 14 novembre
Vous pouvez réserver un ou plusieurs exemplaires
dès aujourd'hui sur le site d'amds édition
(paiement sécurisé en ligne ou par chèque).

Mise en vente et expédition à partir du 15 novembre

Après des semaines de beau temps, il semblait inévitable que le ciel nous joue un tour de coquin à l’occasion du premier grand rendez-vous astronomique de l’automne, la pluie d’étoiles filantes des Draconides. Alors que Météo France s’obstinait à garantir une zone de beau temps en bordure de la Méditerranée, des bataillons de nuages de plus en plus denses poussés par un fort vent sont passés à l’assaut du ciel et il fallait une bonne dose d’optimisme pour s’installer confortablement et attendre une improbable éclaircie en ce samedi 8 octobre. La Lune gibbeuse profitait des trouées pour illuminer le paysage de son éclat stroboscopique et nous avons finalement compté une grosse douzaine de Draconides lors des rares périodes de visibilité des abords du Dragon.


Fin du crépuscule : un parterre d’observateurs attentifs contemple les jeux de lumière lunaire. Notre voisine flirte avec les nuages et se pare de fragments de couronnes au gré de ses rencontres.
© Guillaume Cannat


L’heure de la rencontre avec les poussières cométaire approche et l’assistance fait à présent face au Nord pour apprécier les étoiles filantes qui, par chance, apparaissent parfois entre deux nuages.
© Guillaume Cannat


En enchaînant des poses photographiques courtes, j’ai capturé les étoiles filantes les plus brillantes et les voici réunies sur une seule vue qui synthétise bien notre soirée : un ciel coloré en bleu par Séléné, des nuages emportés par le vent qui cachent les étoiles et quelques jolies traînées lumineuses qui nous disent que le spectacle aurait pu être grandiose !
© Guillaume Cannat

Le jeudi 13 octobre, quelques jours après les Draconides, alors que le grand beau temps s’était (naturellement) de nouveau installé sur la région, j’ai décidé d’aller observer et photographier le lever de la Lune encore pratiquement pleine sur l’étang de Mauguio. La jetée des cabanes de pêcheurs du Salaison s’élance de la rive nord de l’étang et, lorsque l’on parvient à son extrémité, on est environné d’eau.

Un vent violent de fin d’après-midi levait de courtes vagues et arrachait des brassées de poussières aux portions asséchées de l’étang. J’attendais la fin du jour et l’accalmie habituelle qui me permettrait, je l’espérais, d’installer mon matériel photographique. Près de moi, des filets suspendus à des perches inégales dansaient la gigue face au couchant. Aussi soudainement que si quelqu’un avait fermé une vanne, le vent s’apaisa au départ du Soleil et je songeai à ma chance en sortant mon matériel pour photographier l’arche crépusculaire colorée qui embrasait l’occident faisant naître des reflets violacés sur la peau clapoteuse de l’étang.

Au loin, je voyais s’illuminer la tour du restaurant de Palavas qui m’avait servi de premier plan au printemps lors d’une autre séance lunaire. Alors que le Soleil s’enfonçait sous l’horizon, les courbes d’une montagne lointaine s’affirmèrent derrière le cordon littoral et je constatai avec un frémissement de bonheur que la limpidité de l’air me permettait de voir le sommet du Canigou qui domine la portion est des Pyrénées à 175 kilomètres de mon point d’observation.

De l’autre côté du ciel, la Lune gironde s’apprêtait à faire son entrée en scène.


Cabanes du Salaison, étang de Mauguio.
© Guillaume Cannat


La lueur violacée qui enflamme le ciel crépusculaire se reflète sur le miroir plissé de l’étang. Le vent s’apaise, la poussière retombe, le silence s’installe, brisé épisodiquement par les réacteurs des avions qui se posent sur la piste toute proche de l’aéroport de Fréjorgues.
© Guillaume Cannat


Vers la fin du crépuscule, une pose longue révèle le Canigou qui s’élève vers les premières étoiles à plus de 175 kilomètres derrière le phare de Palavas-les-Flots.
© Guillaume Cannat



Le but de ma sortie photographique était de mettre en évidence le changement de coloration de la face lunaire lors de son ascension des premiers degrés célestes. J’ai donc pris une image par minute durant une petite demi-heure en conservant exactement le même réglage (200 ISO, 1/30 de seconde, objectif de 180 mm ouvert à 2,8). Je vous propose trois assemblages de ces images : toutes les images se chevauchent en ouverture de cette lettre, puis je n’en ai conservé qu’une sur trois ci-dessus et seulement une sur quatre ci-dessous. Dans les trois cas, la dernière image, totalement surexposée, permet de colorer le ciel et le paysage.

Lorsque le Soleil descend vers l’horizon, l’épaisseur de l’atmosphère que ses rayons doivent traverser pour nous parvenir augmente considérablement puisqu’ils arrivent de façon tangentielle au globe terrestre. Du coup, la lumière solaire rencontre bien plus de particules sur son parcours et elle est très fortement diffusée et absorbée. Il se trouve que les composants de l’atmosphère terrestre diffusent bien plus fortement le bleu, ce qui explique pourquoi le ciel est bleu dans la journée. À l’approche de l’horizon, cet effet est de plus en plus important et le disque solaire vire progressivement au jaune, puis à l’orange et au rouge. La Lune ne produit aucune lumière par elle-même, elle ne fait que refléter l’éclat solaire, mais lorsqu’elle se trouve au ras de l’horizon, lors de son lever ou de son coucher, l’absorption et la diffusion atmosphérique la colorent tout aussi joliment que l’astre du jour.
© Guillaume Cannat






Sur cette dernière image, le point éclatant de la planète Jupiter a rejoint la Lune dans le ciel et l’intense éclat lunaire fait luire l’étang de Mauguio.
© Guillaume Cannat

La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=8dc942202aa447a40487975f8cb0ca20

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://cfa-www.harvard.edu/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cfa.harvard.edu/iau/lists/RecentSupernovae.html

Éclipses de Lune et de Soleil
Les cartes et les horaires des prochaines éclipses observables dans le monde, avec des liens vers les sites de Fred Espenak (NASA) et de l'Imcce pour plus de détails.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/eclipses.php

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/

Phases de la Lune de 2002 à 2011
L'un des innombrables fichiers qui me servent à préparer la version papier du Guide du Ciel.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Phénomènes astronomiques jour par jour
Cette page vous donne accés à une sélection dles phénomènes publiés dans le Guide du Ciel depuis le mois de mai 2001.
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php

Trajectoires des satellites de Jupiter
Les courbes mensuelles des satellites galiléens de Jupiter.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Trajectoires des satellites de Saturne
Les courbes mensuelles des principaux satellites de Saturne.
http://www.leguideduciel.net/ephemerides/satellites.php

Découvrez des extraits des pages "Les phénomènes astronomiques au jour le jour" du Guide du Ciel :
http://www.leguideduciel.net/indexgc.php