La lettre du Guide du Ciel

N° 71 | 14 décembre 2012

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en fin de nuit, en France métropolitaine, jusqu'au début du mois de décembre, puis l'ISS sera observable le soir à partir du 10 décembre.

La face nocturne de la Terre ; image par la sonde SUOMI NPP.

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en début de nuit, en France métropolitaine, jusqu'à la fin du mois de décembre, puis l'ISS sera observable à l'aube à partir du 8 janvier.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France le soir de la fin décembre à la mi-janvier.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

15 décembre | Et un sourire pour Mars

Le samedi 15 décembre, une heure et vingt minutes après le départ du disque solaire, le sourire de Séléné illumine l’horizon sud-ouest.

Dans une ambiance déjà presque nocturne, le globe lunaire est superbement rehaussé par la douce lumière cendrée et il est facile de reconnaître les principales mers de notre satellite naturel.

Juste à l’aplomb, pratiquement à mi-distance de l’horizon, cherchez le point orangé de plus en plus discret de Mars. La planète s’éloigne régulièrement de nous et elle est installée dans le Sagittaire, qu’elle délaissera pour le Capricorne à Noël.

À la fin du crépuscule, Mars se pose sur l’horizon.

25 décembre | Rendez-vous après la fin du monde !

Le mardi 25 décembre, une heure avant l’arrivée du Soleil, sortez sur le pas de votre porte ou regardez vers le sud-est par une fenêtre bien orientée.

Vénus brille de mille feux entre cinq et dix degrés au-dessus de l’horizon et, sur sa droite, se dresse la partie haute de la constellation du Scorpion avec l’étoile Antarès. Vénus plonge jour après jour vers le Soleil et nous aurons de la peine à l’admirer après la mi-janvier.

Le Scorpion, lui, entame sa course annuelle vers un ciel plus noir. Le Soleil est dans le Sagittaire, où il vient de passer à côté du centre galactique – ce qui, comme tous les ans, a certainement dû entraîner d’effroyables cataclysmes cosmiques, voire la fin du monde.

Vous êtes encore là ? Bon, alors poursuivons nos observations !

Ce mardi, à l’aube, Vénus et Antarès sont à un peu moins de six degrés et leur différence d’éclat et de teinte sont spectaculaires. D’un blanc étincelant, l’éclat vénusien est quinze fois plus puissant que le scintillement coloré de la supergéante du Scorpion.

Du 25 au 26 décembre  | Course-poursuite dans le Taureau

Au cours de la nuit du mardi 25 au mercredi 26 décembre 2012, la Lune gibbeuse croissante et Jupiter s’approchent à près d’un demi-degré. Suivez-les d’est en ouest de la voûte céleste, du coucher au lever du Soleil.

Au cours de la nuit du mardi 25 au mercredi 26 décembre, assistez à la course-poursuite qui se déroule tout autour du ciel. La Lune gibbeuse croissante roule en direction de Jupiter et elle passe à un demi-degré de la planète.

Mardi soir, une heure après la fermeture du jour, ces deux astres sont installés à une trentaine de degrés au-dessus de l’horizon est. Leur séparation apparente est légèrement inférieure à trois degrés et leur luminosité voile les petites étoiles des Hyades.

Tout au long de la nuit, le phare jovien, immobile par rapport à Aldébaran, met en évidence l’importance du mouvement propre de Séléné. Vers 2 h du matin, ce couple se retrouve loin au-dessus de l’horizon ouest et l’écart n’est plus que d’un demi-degré.

Cette proximité apparente est vraiment impressionnante à l’oeil nu. Dans un instrument, même de petit diamètre, avec un grossissement d’une trentaine de fois, Jupiter et ses lunes galiléennes bien alignées semblent en suspension au-dessus du limbe lunaire septentrional.

Du 2 au 4 janvier | Étoiles filantes dans le Quadrant mural

Du mercredi 2 au vendredi 4 janvier, dès la fin du crépuscule, pensez à regarder la moitié septentrionale de la voûte céleste car vous pourriez bien admirer quelques étoiles filantes de l’essaim des Quadrantides.

Le maximum d’activité devrait intervenir le 3 janvier, mais, si les conditions météorologiques sont favorables un jour avant ou après, n’hésitez pas à scruter la région située entre la tête du Bouvier, Hercule, le Dragon et la queue de la Grande Ourse – un endroit où l’astronome français Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande créa la petite constellation du Quadrant mural à la fin du XVIIIe siècle.

Celle-ci ne fait plus partie de la liste des 88 constellations officielles, mais elle est visible pratiquement toute la nuit aux latitudes européennes.

Les Quadrantides ne sont pas des étoiles filantes très brillantes, pourtant, certaines années, il est possible d’en compter plus de cent par heure lors du maximum. Si le temps est clément, observez plutôt en début de nuit, avant l’arrivée de la Lune gibbeuse décroissante.

7 janvier | Un croissant dans la Balance

Le lundi 7 janvier, à l’orée de l’aube, le croissant de la vieille Lune rend visite à Zubenelgenubi de la Balance.

Les deux astres sont à moins de 2 degrés d’écart et ils dominent l’horizon sud-est d’une bonne vingtaine de degrés.

Juste au-dessus d’eux, près de 5 degrés, le point fixe de Saturne est aisément identifiable grâce à son éclat. Le signe zodiacal de la Balance semble avoir été créé vers l’an 1200 avant JC à partir des étoiles qui dessinaient alors les pinces du Scorpion voisin.

Les noms des deux étoiles les plus brillantes de la Balance, Zubenelgenubi et Zubeneschamali, dérivent des expressions arabes al-zubana al-janubi et al-zubana al-schamali, qui désignaient la pince du Sud et la pince du Nord du Scorpion originel.

8 et 9 janvier | Les cornes du Scorpion

Le mardi 8 et le mercredi 9 janvier, à l’aube, une heure et demie avant le lever du Soleil, Antarès est encadrée par les cornes de plus en plus minces de notre satellite en fin de lunaison.

Ce magnifique spectacle est visible à une petite dizaine de degrés au-dessus de l’horizon sud-est et il faut donc prendre garde aux éventuels obstacles naturels ou artificiels qui pourraient réduire votre champ de vision.

La lumière cendrée, ce reflet de l’éclat solaire sur notre planète qui éclaire délicatement la face nocturne de Séléné, est perceptible à l’oeil nu et elle resplendit dans des jumelles ou une petite lunette.

Si bas sur l’horizon, la turbulence atmosphérique fait vivement scintiller Antarès, qui jette des éclats verts et rouges.

10 janvier | Dans l’éclat du phare vénusien

Le jeudi 10 janvier, à l’aube, une heure avant que le disque solaire ne vienne dégeler l’atmosphère hivernale, placez-vous devant un horizon sud-est parfaitement dégagé et profitez du duo scintillant qui l’anime.

Moins de 40 heures avant la Nouvelle Lune, l’arc de Séléné est d’une finesse admirable. Plus aucun détail n’est apparent à l’œil nu et la lumière cendrée peine à révéler les paysages nocturnes de notre satellite naturel, mais la proximité du phare vénusien ajoute une note dramatique à la scène.

Et cela d’autant plus que l’éclat de la planète semble tournoyer sur lui-même sous l’action d’une turbulence jamais aussi forte qu’au ras de l’horizon.

Ces deux astres sont à moins de 2,5 degrés l’un de l’autre, ils tiennent donc aisément dans le même champ de jumelles.

Il s’agit de l’ultime rendez-vous matinal, et hivernal, pour ce couple, puisque, le mois prochain, le Soleil sera trop proche pour laisser voir leur rencontre. Nous les retrouverons au mois de mai dans les lueurs crépusculaires du soir.

13 janvier | Mars fait de la résistance

Le dimanche 13 janvier, au crépuscule, une heure après le départ de l’astre du jour, commencez à chercher Mars sous la Lune.

Quarante-six heures après la Nouvelle Lune, le croissant lunaire est parfaitement visible à l’œil nu, mais la lumière cendrée est encore bien terne. Repérer Mars sans instrument sera sans doute plus délicat et dépendra surtout de la transparence de l’atmosphère de votre site.

Si le temps est froid et sec, le point martien devrait apparaître sans peine durant le crépuscule nautique, à plus de 5 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest. Si une légère brume enveloppe l’horizon, vous devrez utiliser des jumelles pour le repérer, à 7 degrés sous la Lune.

Voilà des mois que la planète rouge glisse lentement vers la position apparente du Soleil, mais le lent redressement de l’écliptique lui permettait de faire des heures supplémentaires dans le ciel crépusculaire. Cela ne va plus durer et, comme pour Vénus à l’aube, nous approchons de la fermeture de sa période d’observation.

Si vous voulez découvrir ou soutenir mon travail,
vous pouvez commander des livres et des cartes
dès aujourd'hui sur le site d'amds édition
(paiement sécurisé en ligne ou par chèque).

Récupérez le fichier klm, ouvrez-le avec Google Earth, et vous pourrez obtenir des informations multiples sur les régions survolées. Je souligne l'intérêt de ces images pour la préparation des sorties d'observation du ciel. Elles permettent en effet de se faire une idée assez précise des sources de pollution lumineuse autour d'un site donné, ce qui est une première approche très pertinente, même si elles ne tiennent pas compte de la diffusion atmosphérique et si leur définition n'est pas assez grande.

La vignette de droite, ci-dessous, vous montre une comparaison de ma région observée par Suomi NPP et avec la couche de modélisation de la pollution lumineuse créée par Frédéric Tapissier (Avex). Les cartes développées par Frédéric Tapissier sont plus précisent et offrent des paramétrages variés, mais elles ne couvrent pas (encore ?) la Terre entière ; les images de Suomi NPP sont donc extrêmement intéressantes pour estimer la qualité du ciel n'importe où sur notre planète...

Images : NASA Earth Observatory image by Robert Simmon, using Suomi NPP VIIRS data provided courtesy of Chris Elvidge (NOAA National Geophysical Data Center). Suomi NPP is the result of a partnership between NASA, NOAA, and the Department of Defense. Caption by Mike Carlowicz. Google Earth. Frédéric Tapissier/Avex.

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/