La lettre du Guide du Ciel

N° 69 | 5 octobre 2012

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en soirée, en France métropolitaine, jusqu'à la fin du mois d'octobre.

L'Islande, photographiée en juillet dernier par ENVISAT.
Crédit image : ESA

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en soirée, en France métropolitaine, jusqu'à la fin du mois d'octobre.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole de nouveau la France à partir du 7 juillet.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

4 au 6 octobre | La Lune déboule dans le Taureau

Du jeudi 4 au samedi 6 octobre, en fin de nuit, deux heures avant l’arrivée du Soleil, la Lune gibbeuse décroissante roule dans le Taureau, où elle croise les Pléiades, les Hyades et Jupiter.

Vendredi, Séléné est un peu moins gibbeuse, mais elle jette toujours un épais voile lumineux sur les Hyades qui constellent la tête cornue du Taureau.

Et enfin, samedi, nous la retrouvons à près de trois degrés sur la gauche de Jupiter. Toute la scène se déroule très loin au-dessus de l’horizon sud, à plus de soixante degrés de hauteur, elle est donc observable sans aucun souci où que vous vous trouviez.

Si vous possédez des jumelles, vous pouvez tenter de distinguer Callisto, l’un des quatre satellites joviens découverts, en 1610, par Galilée ; samedi matin, Callisto se situe loin sur la gauche du petit disque de la planète. Les trois autres lunes galiléennes sont contre le disque et bien plus délicates à repérer aux jumelles.

11 au 13 octobre | Lumière cendrée sous le Lion

Du jeudi 11 au samedi 13 octobre, en fin de nuit, deux heures avant le jour, un croissant lunaire de plus en plus mince glisse sous les pattes du Lion.

Cette figure fait son entrée dans le ciel et elle abrite deux astres de première importance : l’étoile Régulus et Vénus, qui la traverse d’ouest en est actuellement.

Remarquez la rapidité du déplacement apparent de la planète : elle était en conjonction serrée avec Régulus le 3 et la voilà déjà à plus de dix degrés sous elle.

Jeudi matin, l’arc lunaire est encore assez épais et le globe lunaire nocturne est magnifiquement mis en valeur par la lumière cendrée, ce reflet atténué du Soleil sur les mers et les nuages terrestres.

Vendredi, la finesse du croissant s’accentue et la baisse de sa luminosité permet d’apprécier d’autant mieux le corps de Séléné.

Samedi, choisissez un point d’observation dégagé pour repérer le diadème lunaire, ou bien attendez que l’aube s’éveille et que la Lune s’éloigne un peu de l’horizon est. Dans un ciel plus clair, la lumière cendrée s’estompe et le globe lunaire s’efface.

14 octobre | Trente heures avant la Nouvelle Lune

Le dimanche 14 octobre, à l’aube, une heure avant l’apparition du disque solaire, partez à la recherche d’un très fin croissant lunaire.

Près de trente heures avant la Nouvelle Lune, l’arc de notre satellite est d’une minceur extrême et le ciel est déjà coloré lorsqu’il se lève. Pour autant, cela reste une cible visible à l’œil nu si vous pouvez réunir les conditions suivantes : un horizon oriental parfaitement dégagé afin de commencer à chercher Séléné dès son lever ; une atmosphère stable et limpide.

S’il y a de la brume à l’horizon, votre quête sera vraisemblablement infructueuse car, le temps que la Lune s’élève au-dessus de cette couche, le ciel sera devenu trop lumineux et le contraste sera trop faible pour que vous puissiez accrocher l’arc lunaire.

Vous pouvez utiliser des jumelles pour vous aider, mais le but est avant tout de parvenir à voir la Lune sans instrument.

18 octobre | Deux Mars sous un croissant

Jeudi 18 octobre 2012, au soir, une heure après le coucher du Soleil, Antarès, Mars et la Lune vous attendent à moins de dix degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest.

Le jeudi 18 octobre, au soir, une heure après le départ du Soleil, Mars et Antarès brillent sous le croissant de la jeune Lune.

Ces astres sont visibles à un peu moins de dix degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest. Depuis son opposition du 3 mars dernier, la planète rouge s’est éloignée de nous et son éclat a bien baissé.

Ce soir, elle est juste à côté de l’étoile principale du Scorpion, Antarès, et elle apparaît un tout petit peu moins brillante.

Si la turbulence atmosphérique n’est pas trop forte, vous constaterez que l’étoile scintille, mais pas la planète. Cela vient du diamètre apparent de Mars, qui n’est pas négligeable, même s’il faut un instrument pour le détecter, alors que l’éloignement d’Antarès est telle qu’elle nous apparaît toujours ponctuelle.

Du coup, les petites déviations de la lumière engendrées par les mouvements perpétuels des masses d’air de différentes températures au sein de l’atmosphère font fluctuer l’éclat et la couleur apparentes d’Antarès, mais elles restent circonscrites à l’intérieur du diamètre apparent martien, dont l’éclat demeure figé.

Nuit du 1^er au 2 novembre | La traversée de la nuit

Le jeudi 1^er novembre, en milieu de soirée, deux heures après le coucher du Soleil, guettez l’apparition d’une Lune gibbeuse décroissante au-dessus de l’horizon est-nord-est.

Juste à côté de cette majestueuse caravelle, à bâbord, Jupiter resplendit comme un feu de signalement exceptionnellement puissant. Un mois avant son opposition, la planète n’est pas encore à son éclat maximal, mais elle s’en approche chaque soir un peu plus.

Les Pléiades dominent la scène d’une quinzaine de degrés et vous pouvez tenter de les repérer à l’œil nu en cachant le lampadaire lunaire.

Prolongez vos observations une partie de la nuit pour suivre le rapprochement Lune-Jupiter. Le vendredi 2, vers 2 h du matin, Jupiter est à un degré à peine des régions septentrionales de Séléné ; ces astres sont alors à plus de cinquante degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-est.

L’observation dans un instrument permet d’admirer trois des quatre lunes galiléennes à proximité du disque jovien. À l’aube, une heure avant le lever du Soleil, ce couple éblouissant survole l’horizon ouest.

11 et 12 novembre | La Vierge s'éveille avec Vénus

Le dimanche 11 et le lundi 12 novembre, à l’aube, une heure avant le jour, toute la constellation de la Vierge se dresse au-dessus de l’horizon oriental.

Surplombant la belle Spica d’une petite dizaine de degrés, Vénus brille de mille feux et, dimanche, la coupelle lunaire est posée à sa droite sur la table du ciel. En cette fin de lunaison, la lumière cendrée révèle délicatement les régions ensommeillées de notre satellite et il est facile de reconnaître les grandes mers sombres qui marquent sa face.

Vendredi, le sourire de Séléné apparaît sous Spica, à moins de huit degrés de hauteur. Sur sa gauche, encore plus près de la ligne d’horizon, Saturne amorce son retour. Il y a une petite étoile de quatrième magnitude immédiatement à sa gauche.

Il faut choisir un site offrant un ciel bien dégagé vers l’est-sud-est si l’on veut repérer Saturne avant que l’aube ne soit trop colorée.

Avec des jumelles, centrez le croissant lunaire, puis décalez-vous d’un champ vers la gauche puis d’un demi-champ vers le bas et vous verrez Saturne, qui est à peine plus brillante que Spica.

Le Ciel à l’œil nu en 2013
Onzième année
Mise en vente le 5 octobre

Si vous voulez découvrir ou soutenir mon travail,
vous pouvez commander un ou plusieurs exemplaires
dès aujourd'hui sur le site d'amds édition
(paiement sécurisé en ligne ou par chèque).

Des dizaines d’images inédites, plus de soixante-dix rendez-vous célestes à admirer à l’œil nu du mois de janvier au mois de décembre 2013.








Si ce livre vous incite à lever les yeux plus souvent vers la voûte céleste,
à contempler plus régulièrement la Lune et les planètes, les constellations et leurs étoiles,
il aura atteint son but.

Le 15 juillet 2012, pour la première fois depuis plus de dix ans, une occultation de Jupiter par la Lune était visible en Europe. Voilà un petit reportage réalisé avec des focales allant de 14 à 1 275 millimètres. La turbulence atmosphérique très forte et les rafales de vent m’ont empêché d’obtenir des images parfaitement nettes en gros plan, mais l’ambiance lumineuse de cette rare rencontre est rendue fidèlement.


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat

La chronique que j'enregistrais depuis quelques années avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault a perdu sa place dans la grille de rentrée, tant pis pour les étoiles !

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/