La lettre du Guide du Ciel

N° 68 | 8 juin 2012

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine jusqu'au 24 juin ; il y aura jusqu'à 4 passages visibles par nuit !

Le transit de Vénus a été photographié depuis l'ISS par l'astronaute et astronome amateur Don Pettit.

Crédit image : NASA/Don Pettit

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en France métropolitaine jusqu'au 24 juin ; il y aura jusqu'à 4 passages visibles par nuit !

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole de nouveau la France à partir du 7 juillet.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

17 juin | Jupiter, un retour en beauté

Le dimanche 17 juin, à l’aube, une heure avant l’arrivée du Soleil, Jupiter fait un retour triomphal dans le ciel matinal.

Après un long mois d’abstinence pour cause de trop grande proximité apparente avec l’astre du jour, les joyeux observateurs joviens vont apprécier l’éclat diamanté de la géante au sein des strates crépusculaires orangées.

Ce retour est d’autant plus spectaculaire que Jupiter s’élance au-dessus de l’horizon est-nord-est en compagnie d’un croissant lunaire d’une belle finesse ; elle n’est qu’à un degré et demi du limbe ouvragé de Séléné.

Nous avions quitté cette planète à la fin du mois d’avril dans la constellation du Bélier et nous la retrouvons dans le Taureau, environnée d’étoiles et d’amas qui nous raviront dans les prochains mois.

Ce matin, les Pléiades sont juste à côté de Jupiter, mais elles seront très difficiles à repérer dans la clarté du jour naissant. Il est encore trop tôt pour observer le ballet des lunes galiléennes dans un instrument, mais ce n’est plus à présent qu’une question de jours.

18 juin | L’appel des croissants

Le lundi 18 juin, à l’aube, une quarantaine de minutes avant le jour, c’est au tour de Vénus de recevoir la visite de la Lune au ras de l’horizon est-nord-est.

Après son transit, la planète s’élève rapidement dans le ciel matinal et vous avez l’opportunité d’admirer deux fins croissants côte à côte avec des jumelles ou une lunette à très grand champ.

Ils sont séparés par à peine plus de deux degrés et l’éclat vénusien va vous servir de point de repère infaillible si l’atmosphère est limpide. L’arc lunaire est bien plus étendu que l’arc vénusien, mais celui-ci est beaucoup plus brillant et c’est donc lui que vous repérerez juste après son lever.

Profitez de votre sortie pour tenter d’apercevoir les reflets nacrés de quelques nuages noctiluques. Nous sommes au début de la bonne période pour admirer ces nuages, qui apparaissent lors du solstice de juin à plus de 80 kilomètres d’altitude au-dessus des régions polaires de notre planète. Plus vous vous trouvez au nord de l’Europe et plus vous avez de chance d’en voir jusqu’à la mi-juillet.

21 et 22 juin | Sur les berges de l’écliptique

Le jeudi 21 et le vendredi 22 juin, au soir, une heure après l’absorption de la bulle solaire orangée par l’horizon nord-ouest, Mercure et la Lune vous attendent à la porte de la nuit.

Actuellement, le plan dans lequel circulent la plupart des corps du système solaire apparaît fortement incliné dans les ciels européens. La conséquence principale de cette inclinaison est la faible hauteur des planètes et de la Lune dans le ciel crépusculaire.

Ainsi, alors que Mercure se situe à plus de vingt-quatre degrés du Soleil ces jours-ci, vous la distinguerez à moins de cinq degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest.

Quant à la Lune, qui circule au sud de l’écliptique en ce début de lunaison, elle est encore plus mal lotie. Le 21, son croissant est bien assez épais et lumineux pour être aisément visible à l’œil nu, pourtant, il faut un ciel parfait et un horizon lointain pour parvenir à l’attraper avant son coucher.

En pratique, il est fort probable que vous serez obligé d’attendre le vendredi 22 pour parvenir à voir la parenthèse de Séléné, à plus de quinze degrés sur la gauche de Mercure.

25 et 26 juin | Et pour Mars, Zavijava !

Le lundi 25 et le mardi 26 juin, à la fin du crépuscule, deux heures après le départ du Soleil, la Lune pratiquement à son Premier Quartier passe de droite à gauche du point orangé de la planète Mars.

La scène se déroule à une bonne quinzaine de degrés au-dessus de l’horizon ouest-sud-ouest et ces astres sont faciles à repérer.

Si vous vous trouvez sous un ciel correct, vous pouvez tenter de distinguer le petit point de Zavijava, l’une des étoiles de la constellation de la Vierge, dans laquelle se déplace Mars à présent.

Ces deux astres vont passer à moins d’un tiers de degré l’un de l’autre le 27, et la planète est treize fois plus lumineuse que l’étoile.

27 et 28 juin | Gambades et roulades

Le mercredi 27 et le jeudi 28 juin, au soir, deux heures après la fin du jour, la Lune gibbeuse croissante saute par-dessus Spica de la Vierge sous le regard impavide de Saturne.

Ces jeux célestes, qui semblent répondre aux ébats des sauteurs terrestres autour des feux de la Saint-Jean, se produisent à une vingtaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest, ils sont donc observables aussi bien en ville qu’à la montagne.

Si vous possédez un instrument, profitez de Saturne, car nous approchons de la fin de sa bonne période d’observation ; elle sera bientôt trop basse dans le ciel du soir à la fin du crépuscule et la turbulence fera vivement frétiller son image.

1^er juillet | Comme un peloton scintillant

Le dimanche 1^er juillet, à la fin de la nuit, plus de deux heures avant l’agitation du drapeau solaire, placez-vous devant un horizon est-nord-est dégagé et admirez la course !

Juste avant que l’aube n’éveille le jour, le groupe des Pléiades déboule dans la première ligne droite du ciel. Une demi-heure plus tard, l’horizon s’éclaire sous les rayons joviens juste à l’aplomb des sept sœurs, qui font toujours la course en tête.

Encore une petite demi-heure et Vénus fait son entrée, suivie, quelques minutes plus tard, par Aldébaran du Taureau et ses couleurs orangées.

Les équipiers d’Aldébaran, regroupés au sein des Hyades, sont également là, mais la clarté diurne envahit progressivement l’espace et les efface inexorablement.

Une heure et vingt minutes avant le jour, cette procession file pratiquement à la verticale vers les plus hauts cols célestes. Malgré sa troisième position, Vénus sait bien qu’elle emportera l’étape, car elle résiste toujours plus longtemps que les autres aux assauts lumineux du Soleil.

Le Soleil se couche sur le premier jour de juin faisant naître des reflets d’or sur la croûte ondulée de l’étang de Mauguio. Quelques jours avant sa rencontre avec le Soleil, Vénus a rendez-vous avec Mercure. Impatient, je balaye inlassablement le ciel avec mes jumelles sans parvenir à repérer le couple avant la disparition du disque solaire. Moins de cinq minutes après, l’arc vénusien semble soudain surgir du ciel, mais il faut encore plusieurs minutes à Mercure pour se préparer et rejoindre la scène. Des volatiles variés croisent ce duo planétaire qu’une vague nuageuse recouvre avant l’horizon.


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat


© Guillaume Cannat

Récemment, après une nuit intégralement dédiée à l’observation d’une splendide tapisserie stellaire printanière, j’ai replié mes instruments, chargé mon véhicule et roulé quelques minutes jusqu’à l’observatoire météorologique du mont Aigoual, dans les Cévennes. Debout sur la terrasse, face au jour naissant dans un silence absolu, j’ai composé ce vaste panorama pour vous faire partager cet instant privilégié. Cliquez sur cette image pour en ouvrir une autre, bien plus grande, dans laquelle vous pourrez littéralement plonger pour survoler les plans et les arrières plans jusqu’au mince croissant lunaire qui surplombait la scène. Bonne rêverie…


© Guillaume Cannat

La chronique Bleu nuit que j'enregistre avec Philippe Moity sur France Bleu Hérault est diffusée le samedi matin vers 10 h 40 m et le dimanche.

L'habillage sonore est joyeusement décalé – extraits de vieux films et de séries de science-fiction –, mais le contenu est sérieux (enfin, essaie de l'être !). Chaque semaine, je signale un ou deux phénomènes à observer dans les jours qui vont suivre et je réponds aux questions de base et d'actualité de Philippe Moity.

Si vous n'habitez pas à portée d'antenne de cette station, vous pouvez néanmoins écouter Bleu nuit durant les sept jours qui suivent sa diffusion en vous rendant sur le site de France Bleu Hérault dans le menu France Bleu à la demande ; d'après les statistiques de France Bleu, vous êtes plus de 2 000 à le faire chaque mois, un grand merci de votre intérêt fidèle :

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?tag=herault

L’Aventure « art et sciences » par la compagnie Ithéré et 3 astrophysiciens du Centre de planétologie et d’astrophysique de Grenoble se poursuit sous la forme d'un CD.

Texte de la couverture : « Aurores martiennes, jets de matière, naines brunes, musique céleste, jupiters chauds, horizon du trou noir…
Tout a commencé en 2009. Une rencontre, une fin d’après midi entre deux équipes de chercheurs et d’artistes. Une envie très forte, une curiosité, un défi aussi, de construire quelque chose ensemble qui ne serait ni une conférence illustrée par des artistes, ni un spectacle ponctué d’inter ventions scientifiques. Page blanche. Juste un thème : la lumière. Oui, ok, mais c’est si vaste, vers quoi partir ?
Enigme. Alors pendant un an, nous nous sommes régulièrement rencontrés, écoutés, questionnés, observés les uns les autres, dans nos pratiques, dans ce que nous sommes. Beaucoup de mails encore ; une vraie correspondance dans laquelle un mot revenait très souvent : découverte. Découverte pour les artistes du métier d’astronome, d’un lieu comme l’Observatoire de Haute Provence, découverte scientifique pour les chercheurs. Nous avons déroulé, tendu le fil et petit à petit tissé une toile que nous avons peuplée de mots, d’images, de musiques.
C’est cette rencontre et ces découvertes que nous avons envie de vous faire partager. Un voyage qui parle de nous tous, êtres humains, de ce regard différent mais attentif et impressionné que nous portons sur la vie, sur les autres, sur ces étoiles qui ne sont pas les mêmes pour chacun. Aucune réponse, juste des questions et leur écho. »

Vous avez peut-être suivi la construction haletante de mon nouveau télescope de 760 mm de diamètre ; sinon, cliquez ici et ici pour aller consulter les pages qui relatent cette belle aventure en détails.

Les nombreux observateurs qui ont déjà eu le plaisir de scruter les astres avec ont été enthousiasmés par la qualité de l’optique, par le contraste des images planétaires et lunaires, par l’incroyable luminosité des plus petits objets du ciel profond et par les couleurs parfaitement perceptibles dans nombre de nébulosités.

Je ne pouvais pas en rester là et conserver jalousement ce superbe instrument pour mon seul plaisir. J’ai donc décidé de vous ouvrir la possibilité d’organiser une soirée d’observation dans votre site préféré avec l’un des plus gros télescopes amateurs d’Europe.

Vous pouviez déjà observer le ciel avec quelques rares télescopes de grands diamètres en vous déplaçant dans des observatoires professionnels ou amateurs. Vous avez à présent la possibilité de faire venir l’un de ces « géants » sur votre site habituel d’observation pour redécouvrir un ciel dont vous connaissez déjà le potentiel et, éventuellement, faire des comparaisons en temps réel avec vos propres instruments.

Pour en savoir plus, cliquez ici ou sur l'image voisine...

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/