La lettre du Guide du Ciel - 760

N° 41 | 7 avril 2010

Et bien voilà ! Il m’aura fallu patienter une semaine de plus avant de pouvoir enfin vivre la première lumière de ce télescope.

Dans la sud de la France, la chaleur a été omniprésente ces jours derniers avec son cortège de nuages, d’orages et de brumes de chaleur rendant toute tentative d’observation illusoire. En fin de semaine, désespérant d’avoir un ciel correct en début de nuit, j’ai choisi de me lever avant l’aube – vers 3 h du matin – pour surprendre quelques astres et, hier matin, j’ai ouvert les yeux pour découvrir un monde ouaté envahi par un épais brouillard ! Bis repetita ce matin, mais, cette fois, un ciel pommelé laissait fréquemment apparaître le Dernier Quartier de Lune dans ses golfes clairs et j’ai enfin pu mettre l’œil à l’oculaire.

La collimation, effectuée hier en fin d’après-midi, était loin d’être optimale, mais je m’en suis satisfait car le désir d’observer était trop impérieux. Ce que j’ai vu me laisse encore pantois quelques heures après. Entre les brefs passages nuageux, la turbulence était lascive, comme une lente houle qui ne nuisait guère à la qualité des images.

La première région pointée, celle qui est apparue lorsque j’ai fait la mise au point pour la toute première fois, était pratiquement centrée sur l’immense cratère Clavius. J’avais mis un oculaire TeleVue Nagler de 17 mm ce qui me donnait un grossissement de près de 180 fois.

Comment dire l’incroyable précision de l’image observée ? Peut-être en vous suggérant de regarder les meilleures images de la surface lunaire obtenues par Thierry Legault ou Christian Arsidi avec des télescopes de 305 mm, comme celle-ci ou celle-là, et en vous disant que, quelles que soient les qualités indéniables de ces photographies, elles semblent empâtées par rapport à la vision que j’avais ce matin à l’oculaire.

Le centre de Clavius était un véritablement fourmillement de cratères de toutes dimensions d’une netteté stupéfiante. Tout autour, les Klaproth, Casatus, Blancanus, Scheiner, Maginus, Tycho ou Longomontanus offraient un aspect tout aussi riche et saisissant.

Et la remontée le long du terminateur ! Avec le mur droit comme un coup de scalpel laissant sourdre un sang d’argent sur le velours gris de la mer des Nuées. Les immenses cratères Ptolémée, Alphonse et Arzachel garnis d’ombres d’un noir dense découpées aux ciseaux avec des pics lumineux qui transperçaient la nuit. Les abords de la chaîne montagneuse des Apennins, bosselés, grumeleux, affichant un camaïeu de gris d’une abondance insoupçonnable. Copernic encore écrasé de lumière et révélant pourtant déjà un relief superbe.

L’ouest de l’enceinte d’Archimède lançant des ombres acérées sur son arène et la multitude d’îles d’un blanc éclatant pointant des doigts noirs effilés vers le terminateur au nord de la mer des Pluies. La beauté soyeuse du plateau encerclé de Platon rongé par l’ombre et les méandres argentés de la vallée de Schröter au loin. Et encore, parmi la foultitude d’images qui ont marqué ma rétine et resteront gravées dans ma mémoire : la découpe chaotique du limbe au-delà du lac de l’Automne en direction de l’enceinte de la mer Orientale ou les reliefs tourmentés des abords du pôle Sud.

Samedi 26 juin : j'installe pour la première fois le 760 dans sa petite clairière au milieu des oliviers.


Enlever les autres roues.


Incliner la base pour faciliter l'installation des tubes en carbone.


Installation des tubes...


Fixation de l'anneau secondaire.


Mazette ! C'est grand !


Une échelle pour donner... l'échelle.

© Images Guillaume Cannat

Ordre des opérations : descendre de la roulotte.


Apporter la boîte contenant le miroir fraîchement aluminé.


Installer le support temporaire de l'anneau secondaire.


... encore


Un petit escabeau s'impose pour les tubes supérieurs.


Serrage des fixations des tubes.


Vous avez vu le ciel d'un bleu somptueux sur les images de l'assemblage ? Et bien, naturellement, en fin de journée, la voûte céleste s'est couverte de nuages teintés par la fin du crépuscule. J'ai attendu longtemps une petite trouée pour pointer Saturne ou un petit amas... mais, rien à faire, la première lumière n'était pas pour ce soir !

Vendredi 25 juin : de retour sur la route de Manosque à l'observatoire de Haute-Provence dont les coupoles apparaissent au lointain.


Arrivée à Saint-Michel l'observatoire en fin de matinée ; je prends le temps de visiter, mon rendez-vous à l'observatoire n'étant qu'en début d'après-midi.


Cadran solaire sur l'église du village. Sa devise :
« Si le passé et le futur existent je veux savoir où ils sont ».

© Images Guillaume Cannat

Juste après le déjeuner à l'auberge des coupoles (!), je monte vers l'observatoire et m'arrête le temps d'admirer un beau halo solaire complet.


Du ciel au sol, du bleu au rouge, du halo au coquelicot...


L'observatoire de Haute-Provence vu depuis la colline d'en face sous un ciel de plus en plus menaçant..


Dans l'observatoire, la coupole du télescope de 193 cm apparaît au bout de l'allée principale.

Vendredi 18 juin : livraison du miroir à l'observatoire de Haute-Provence.


© Images Guillaume Cannat

Installée au rez-de-chaussée de la coupole du télescope de 193 cm, la grande cloche à vide que l'on distingue au fond va accueillir mon petit miroir dans les jours qui viennent pour son aluminure, opération qui consiste à déposer une infime couche d'aluminium à la surface du verre pour le rendre réfléchissant.

Lundi 7 juin : de retour à la Dobson Factory de Pierre Desvaux, j'installe le télescope de Dobson de 406 mm que j'ai construit en 1999 à côté du 760 mm qui vient d'achever Pierre. Le 406 partira prochainement sous d'autres ciels puisqu'il devrait être installé à partir de l'automne à l'Hacienda des étoiles au Chili !

Sur le 760, remarquez le petit croissant de Lune fixé sur le tourillon : il porte le second encodeur du système de pointage manuel.



Bon, je ne peux pas dire que j'apprécie particulièrement ce genre de photographies (j'ai l'impression de tenir les deux gros poissons que je viens de pêcher... ridicule !) mais, c'est un peu un passage du témoin pour moi... et puis, je donne l'échelle !

© Images Guillaume Cannat et Pierre Desvaux

Mardi 8 juin : il pleut sur la Bourgogne (comme partout !) et Pierre réalise un ou deux aménagements dans la roulotte pour accueillir le télescope.


Une image réalisée juste avant que nous ne hissions la monture dans la roulotte avec le treuil électrique pour la toute première fois.

Les finitions se poursuivent ! Ici, vous pouvez voir la fixation de l'un des deux encodeurs qui permettront de connaître précisément l'orientation de l'instrument sur la voûte céleste.




Voilà le levier dont je parlais le 29 mai et qui sert à soulever légèrement l'ensemble de l'instrument pour ôter les roues.


© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory,

L'instrument a été remonté pour vérifier que le principe du levier était bien opérationnel et... cela marche bien !


Sur cette image, on peut voir que les tubes en carbone n'ont pas encore été coupés à leur longueur définitive ; c'est au programme de demain après une ultime vérification sur le ciel ce soir.

Il n’y a rien de plus long que les finitions ! Pour que l’admirable télescope construit par Pierre procure autant de plaisir l’œil à l’oculaire qu’à la mise en œuvre, il faut faire preuve d’imagination, tester des solutions techniques inédites ou adapter des solutions anciennes à de nouveaux besoins. C’est à cela que Pierre s’est attelé depuis le retour des RAP.

Après avoir mené à bien plusieurs observations avec le miroir non aluminé – vous pouvez lire le compte-rendu de l’une d’elles ci-dessous – qui lui ont permis de mesurer précisément la position actuelle du foyer et de modifier l’instrument, notamment la longueur des tubes en carbone, pour qu’il réponde à mes besoins, Pierre s’est consacré aux finitions.

Lorsque l’on construit un télescope de cette dimension, on fait face à des contraintes de résistance de la structure qui ne concernent pas les instruments plus modestes. Le simple fait de vouloir manipuler le 760 tout seul oblige de prévoir toutes les étapes de l’assemblage et de les adapter ou de concevoir les outils qui permettront de le faire sans effort physiques risqués, surtout dans l’obscurité, après une nuit d’observation et alors que le froid et la fatigue s’invitent.

Prenons, par exemple, la question du déplacement. Dans un premier temps, nous avions imaginé utiliser un système de brouette qui permettrait de soulever l’ensemble barillet+tourillons+miroir et de le déplacer afin de récupérer le flex-rocker et la base annulaire.

Pierre a même réalisé une très belle brouette, mais il s’est vite rendu compte que le fait de devoir enjamber la base pour dégager l’instrument était finalement assez délicat, même sur un sol parfaitement plan, ce qui rendrait périlleux l’utilisation de cette technique après une nuit d’observation dans un champ plus ou moins accidenté.


La brouette construite par Pierre, mais que nous n'utiliserons finalement pas.

Nous avons donc échangé quelques idées et, finalement, Pierre s’est inspiré des réalisations de Vincent Le Guern et Frédéric Géa pour leurs télescopes de 800 mm et de celle de Robert Houdart pour son futur 1 100 mm pour concevoir un système de roulement à base de grosses roues de brouette que l’on peut gonfler modérément pour amortir les chaos.


Le télescope de 800 mm de diamètre de Vincent Le Guern sur l'herbe verte de Crapones sur Arzon. Les roues ont été enlevées pour abaisser la structure au plus près du sol.


© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory, Guillaume Cannat, Frédéric Géa et Robert Houdart

La base du télescope de 800 mm de Frédéric Géa intègre des roues que l'on ôte avant l'observation.


La base du télescope de 1 100 mm de Robert Houdart repose sur quatre roues que l'on enlève à l'aide d'un levier.




Le diamètre de ces roues étant imposant – 25 cm – il fallait prévoir de les enlever pour remettre la base au ras du sol. Pour cela, Pierre a réalisé une sorte de levier en s’inspirant du travail de Robert Houdart, levier qui permet de soulever l’ensemble du télescope sans forcer et de retirer les roues, qui sont fixées sur de longs axes simplement enfilés dans les essieux.

Les réglages et les observations d'essai se poursuivent. Je reproduis ci-dessous les commentaires de Pierre sur ses observations de la Lune, en vous rappelant que, s'il est un remarquable constructeur de télescopes, Pierre est également un excellent observateur et dessinateur de la surface lunaires, des nébuleuses et des galaxies. Vous pouvez admirer certains de ses dessins sur son site.

« Hier soir, malgrè des oculaires limités (un 35 mm Orion bas de gamme qui me sert habituellement de chercheur et une Barlow Celestron, soit un grossissement de 175 x), Lune étonnante !

Décidément, ce 760 non aluminé me la fait redécouvrir.

Partout, des détails jamais vus !

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Et comme on n'est pas ébloui par la lumière qui reste douce, même sur les zones très éclairées, c'est un régal.

Très très faible turbulence. Clavius comme jamais vu ! Et pourtant, j'ai pas mal dessiné Clavius. Des dizaines de craterlets, tout l'intérieur du cratère est rugueux, grumeleux.

C'est l'impression partout d'ailleurs, du rugueux, comme du papier de verre, partout, partout. Cela décourage de dessiner. Cela sera impossible de rendre ce niveau de détails.

La zone au pieds des Apennins, là aussi je la connais un peu, je l'ai dessinée. Ici, les très très fines failles au bord de la montagne sont bien visibles. On perçoit parfaitement l'ombre dentelée de la falaise de la vallée des Alpes sur le fond de la vallée.

C'était pareil hier avec Rima Triesnecker et tout le réseau de failles alentour ; net, précis. Un fouillis de très fines failles entrelacées.

Les mers sont traversées de longues trainées fines fines comme des chevelures. On a l'impression qu'elles ont été lavées avec un chiffon et qu'il reste de fines traces.

Pour le plaisir ! Un télescope de 760 au complet, cela rentre dans une Kangoo ! Il y a même la place de mettre un télescope de 400 en plus, ainsi que des sacs, des valises, du matériel de camping, une tente et... ah oui ! j'oubliais les tubes en carbone !


De retour des RAP, le télescope est remonté dans le jardin de l'atelier de la Dobson Factory (Bourgogne) et il attend la nuit pour contempler les astres pour la toute première fois...


Le miroir principal n'est toujours pas aluminé, mais cela n'empêche pas d'observer. Cette grande galette de 760 mm de diamètre apparemment transparente réfléchit, en fait, autant de lumière qu'un miroir de 150 mm aluminé. Il est donc possible d'avoir des images correctes de la Lune, des planètes ou des étoiles brillantes pour procéder aux derniers réglages...


Quelques détails de fixation du miroir dans la boîte, elle-même boulonnée au barillet.



Les fixations des tubes de carbone au niveau de l'entretoise et de l'avant des tourillons.



Gros plan sur la fixation de l'araignée sur l'anneau secondaire : sobre et efficace.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Un petit bricolage pour maintenir le télescope le temps de fixer les tubes et l'anneau secondaire.



Après le brain storming continuel des RAP, Pierre a testé quelques modifications. Ici, une pièce rajoutée permet de consolider le rocker et d'améliorer la réponse du télescope lors des mouvements de haut en bas sur les tourillons.


Les tubes en carbone étant trop longs, le foyer auquel on doit normalement placer un oculaire, ne sort pas suffisamment et Pierre utilise un adaptateur en bois au diamètre interne du porte oculaire (50,8 mm) dans lequel il peut faire glisser un oculaire plus petit pour l'enfoncer et trouver la position précise du foyer.


Le barillet. Le miroir reposera sur des plots de Teflon. Les triangles seront maintenus en position par des lamelles de plastique souples.

La boîte de protection du miroir secondaire (22 cm de côté).


L'un des deux blocs équipés d'un roulement sur lequel vient buter la tranche du miroir.

Un grand merci aux organisateurs des RAP (Rencontres astronomiques du Printemps) qui nous ont permis d'assembler le 760 à l'intérieur de la tente d'exposition, car il pleuvait tellement durant ces trois journées glaciales et venteuses que nous n'aurions pas pu le montrer dehors !


Fixation des tubes sur l'anneau secondaire.


Installation du miroir secondaire par Pierre Desvaux sous le regard attentif de Pierre Strock.


Première d'une longue série de discussions fructueuses avec Pierre pour réfléchir à la fin de la construction et aux solutions techniques à adopter.


© Images Marie-Rose Andrieux que je remercie pour son reportage attentif.

Pierre Strock et Pierre Desvaux assemblent les tubes pendant que Francis Adelving et moi-même maintenons l'instrument en position horizontale.



Pierre Desvaux dans le télescope !


Les triangles du barillet sont visibles au travers du miroir principal. Comme ils ne sont pas encore reliés entre eux, ils partent un peu dans tous les sens.


Le frottement des tourillons sur le Teflon des triangles du flex rocker est parfait, mais celui du flex rocker sur la base est, pour l'instant, un peu trop souple. Fort heureusement, Pierre semble déjà avoir trouvé la solution.

Merci à Vincent Le Guern, Pierre Strock, Francis Adelving et à tous ceux qui ont suggéré des améliorations techniques possibles lors des longues réunions autour du 760 tout au long des trois journées des RAP 2010... dont nous nous souviendrons !

Premier assemblage du télescope avec les optiques pour vérifier l'équilibrage et les proportions.


Le miroir est dans la boîte et les supports de fixation des tubes en carbone sont installés et complets.


Il reste une foultitude de finitions à réaliser, mais, celles et ceux qui viendront aux RAP dans quelques jours pourront apprécier et manipuler cette belle machine à émotions !

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Pierre donne l'échelle... Effectivement, il en faudra une pour atteindre l'oculaire !



Aux dires de son concepteur, l'instrument se comporte très bien et demeure parfaitement équilibré si l'on ajoute jusqu'à un peu moins de 4 kg au niveau de l'anneau secondaire, cela laisse pas mal de marge pour mettre de gros oculaires au foyer.


La platine est prête à recevoir le porte oculaire. Mais, il faut encore réaliser les pièces en aluminium pour accrocher les deux tubes latéraux à l'anneau secondaire.

Premier assemblage de l'anneau secondaire ; il semble presque petit en haut des tubes en carbone, mais, n'oubliez pas qu'il mesure un mètre de diamètre !

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Pour redonner l'échelle, il faut préciser que le plafond de l'atelier de Pierre Desvaux est à trois mètres de hauteur...
Naturellement, l'instrument est maintenu en position par un tasseau car, sans ses optiques, il est loin d'être équilibré.

Vernissage de la base annulaire sur laquelle une barre centrale a été ajoutée en prévision de l'installation de l'encodeur du système de Go To manuel.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Fixation du chemin de roulement en aluminium sur la partie supérieure de la base. Le flex rocker viendra rouler dessus.

Usinage des pattes de fixation du miroir secondaire.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Les quatre pattes de fixation du miroir secondaire sur l'araignée.

Pour bien ancrer la base annulaire dans un sol herbeux, rien de tel que trois gros boulons en inox de 16 mm !


Cela commence à ressembler à un produit fini non ?
On distingue les petits plots de Teflon fixés sur les triangles du barillet et sur lesquels le miroir viendra reposer.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Trois des huit tubes en carbone sont pré-installés dans leur support pour commencer à suggérer la dimension finale de l'engin...
Ci-dessous, dans la boîte du miroir, les supports latéraux - les toutes premières pièces de l'instrument, réalisées par Pierre il y a près d'un mois déjà ! - ont reçus leur roulement à bille.

Avec quelques couches de vernis, le support du miroir secondaire pourra bientôt recevoir le disque de verre de 160 mm de petit axe poli par Jean-Marc Lecleire.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Ce long boulon permettra de fixer le support sur l'araignée.

Voici les huit inserts qui seront fixés au sommet des tubes en carbone.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Les rotules viendront se loger dans le système de blocage rapide de l'anneau secondaire.

La plaque viendra bloquer le tube par un système de blocage rapide.

Après quelques essais, il semble que la solution d'un frottement de plaques de Teflon sur une bande de FRP risque de s'avérer trop "dure" pour un instrument de ce diamètre. Pierre Desvaux a donc décidé de tester une solution à base de roulements à billes qui viendront rouler sur un anneau d'aluminium. Il y aura, en outre, un système de frein qui permettra de régler précisément la douceur du mouvement pour qu'il soit comparable à celui des tourillons sur les patins de Teflon des triangles.
Il s'agit d'une technique déjà utilisée sur certains télescopes de Dobson de grands diamètres.

© Images Pierre Desvaux/The Dobson Factory

Sous chaque triangle du flex rocker deux roulements sont fixés.
L'un des trois roulements de centrage du flex rocker est également visible sur cette image.

Une gorge est creusée à la toupie dans le chevron pour que le tube s'y inserre au plus juste.

En équilibre...

Il ne manque que les tubes en carbone (et les miroirs !) pour avoir l'instrument complet.

Rien ne donne la dimension sur cette image, mais n'oubliez pas que le miroir secondaire est une jolie pièce optique de 160 mm de petit axe et de 225 mm de grand axe !

29 avril 2010 : assemblage de la base annulaire, de la boîte du miroir et de l'entretoise

La boîte du miroir également est pratiquement terminée. Le principe de cette boîte est d'avoir une ouverture circulaire dans laquelle se faufile le barillet qui porte le miroir. Lorsque l'on soulève la boîte, le miroir vient se poser sur le fond.

Le sandwich final aura une résistance équivalente à celle d'un anneau de bois massif de même épaisseur pour un poids très largement inférieur.

Repérage de la position de l'entretoise qui viendra rigidifier les tourillons.

Pour la première fois, les tourillons viennent se glisser sur le flex rocker.

Avantage important, outre sa robustesse, il est équipé d'un hayon qui permettra de faire grimper le télescope grace à un petit treuil électrique.

Montage d'essai des rotules qui viendront se clipser entre les deux machoires du système de blocage rapide. Dans chaque machoire ont été usinées des calottes de sphères qui permettront une mise en place rigoureuse et automatique des rotules et donc des tubes auxquels elles seront serties.

Les différents éléments du barillet sont assemblés.
Sur l'image du bas, une barre matérialise le haut de l'entretoise qui va rigidifier les tourillons.
Une autre barre indique la hauteur de la boîte du miroir qui sera fixée sur le barillet. Il sera possible d'enlever d'un seul bloc le miroir dans sa boîte pour des transports périlleux ; deux personnes seront toutefois nécessaires car cela devrait peser une cinquantaine de kg !

Mise en place, perçage et rivetage des équerres du barillet.

Perçage des trous d'assemblage dans les deux tourillons à la fois, soit 90 mm d'épaisseur.
En arrière-plan, le collage des supports de l'araignée est en train de sécher et le barillet attend son tour. De l'avantage de posséder un très vaste atelier dans lequel on peut passer d'une tâche à l'autre en laissant le temps nécessaire pour un bon collage ou une réflexion approfondie !

Ponçage des montants du barillet en aluminium.


Le barillet intégralement poncé et pré-assemblé.

Collage et vissage des supports de l'araignée sur l'anneau secondaire. L'araignée est fixée au-dessus de l'anneau secondaire pour gagner quelques centimètres et pour que le montage soit rigoureusement symétrique.
Les branches de l'araignée sont décalées afin d'augmenter la rigidité de l'ensemble.
Les branches doivent impérativement être parralèles deux à deux pour qu'il n'y ait que 4 aigrettes autour des étoiles.

Collage des trois épaisseurs de CP de l'un des deux tourillons. Deux épaisseurs auraient été suffisantes pour la résistance mécanique, mais la proportion de l'instrument est bien plus satisfaisante avec trois...



Ponçage interne.

Collage du dernier arc de l'une des deux épaisseurs de l'anneau secondaire.

Finition du flex rocker du 760. La barre centrale qui matérialise le diamètre portera l'un des encodeurs du système Go To manuel.

Pierre Desvaux et le barillet du 760. Montage à blanc du barillet et d'une forme en bois qui donne la position et la dimension de l'un des tourillons.
Sur la droite de l'image, vous pouvez voir une partie du cercle mobile de la base annulaire (115 cm de diamètre). La barre centrale portera l'un des encodeurs du système Go To manuel de la monture.


L'anneau supérieur et un pré-assemblage de l'araignée et du support du miroir secondaire.

Perçage des équerres de renfort pour les rivets.


Premier assemblage libre du cadre et des triangles du barillet.

Ponçage...

Le début du travail directement sur l'ancienne aluminure qui a été gommée rapidement par les abrasifs.