La lettre du Guide du Ciel

N° 75 | 1er mai 2013

De très nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en fin de nuit, en France métropolitaine, à partir du 18 mai.

Dans un tweet du 30 avril, le commandant Hadfield joint une image du trou perforé dans l'un des panneaux solaires de la Station spatiale par un météoroïde.
© Chris Hadfield/NASA

De nombreux passages de la Station spatiale internationale (ISS) sont observables en fin de nuit, en France métropolitaine, à partir du 18 mai.

L'éclat de l'ISS est suffisamment puissant lors des meilleurs passages pour qu'elle soit visible dans un ciel bleu avant même le coucher du Soleil ou peu après son lever ; le site Heavens-Above annonce également ce genre de passages.

L'embryon de la future station spatiale chinoise, Tiangong 1, n'est pas visible en plein jour, mais vous pouvez la voir passer dans un ciel crépusculaire sans instrument. Elle survole la France à l'aube mi-mai et le soir à la fin du mois.

Pour savoir précisément où et quand observer les survols de l'ISS ou de la station chinoise, consultez le site Heavens-above. En vous inscrivant (c’est gratuit), vous pouvez mémoriser des points d'observation différents et obtenir rapidement des cartes et des horaires de passage très précis.

Heavens-Above
Aide en ligne pour vous inscrire sur le site Heavens-Above

9 et 10 mai | De l’Australie aux îles Salomon

Le jeudi 9 et le vendredi 10 mai, un peu moins de six mois après l’éclipse totale de Soleil de novembre dernier, la Nouvelle Lune repasse exactement devant le Soleil et son ombre se projette de nouveau sur la Terre.

Malheureusement, notre satellite naturel est un peu loin sur son orbite, si bien que son diamètre apparent est trop petit pour occulter l’intégralité du disque solaire. Les observateurs se trouvant dans les régions concernées par le phénomène – c’est-à-dire essentiellement l’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et les îles Salomon – peuvent donc admirer une longue éclipse annulaire de Soleil.

Dans le Queensland, au nord de la ville de Cairns, la phase annulaire dure plus de 4 minutes et 38 secondes. Elle atteint 5 minutes en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 15 secondes de plus aux îles Salomon, et un peu plus de 6 minutes à son maximum en plein cœur de l’océan Pacifique.

De part et d’autre de la ligne de centralité, il est possible d’observer une éclipse partielle avec les moyens de protection habituels et indispensables. À Nouméa et à Papeete, l’astre du jour est à demi éclipsé au maximum.

11 et 12 mai | Dans l’or du couchant

Le samedi 11 et le dimanche 12 mai, moins d’une heure après le départ du Soleil, ne manquez pas ce double spectacle.

Il s’agit du premier rendezvous lunaire du printemps pour Vénus et de l’ultime pour Jupiter, une petite fantaisie dans le mouvement cyclique des orbes célestes. Samedi 11, choisissez un site d’observation offrant un horizon ouestnord-ouest bien dégagé, car Vénus n’est pas encore bien haute.

Une quarantaine de minutes après la fin du jour, alors que la vague crépusculaire n’en finit pas d’épuiser sa palette d’ocres, l’éclat vénusien attire inéluctablement le regard des mortels contemplatifs. À moins de 9 degrés sur sa gauche, un jeune croissant âgé d’une quarantaine d’heures surfe sur les derniers rouleaux du jour.

Le dimanche 12 mai, l’arc de Séléné prend de l’épaisseur et s’installe à près de 4 degrés de Jupiter. Vous pouvez attendre la fin du crépuscule pour que la lumière cendrée s’affirme et révèle les régions plongées dans la nuit lunaire, mais Vénus ne sera plus là pour égayer l’horizon ouest-nord-ouest.

22 et 23 mai | Suivez la Lune de la Vierge à la Balance

Mercredi 22 et jeudi 23 mai 2013 au soir, deux heures après le coucher du Soleil, la Lune gibbeuse croissante passe à proximité de Spica de la Vierge, de Saturne et de Zubenelgenubi de la Balance. Ces trois astres surplombent alors l’horizon sud d’une trentaine de degrés.

Le mercredi 22 mai, à la fin du crépuscule, deux heures après le coucher du Soleil, Spica de la Vierge passe au méridien à plus de 30 degrés au-dessus de l’horizon sud. Sur sa gauche, à quelque 6 degrés, la Lune gibbeuse croissante illumine le paysage délaissé par le Soleil.

Glissez encore de 7 degrés et vous verrez Saturne. Jeudi soir, notre satellite a pris de l’embonpoint et vous le trouvez à près de 9 degrés sur la gauche de Saturne, collé contre Zubenelgenubi de la Balance.

Profitez de ce double rendez-vous très facile à observer pour noter la différence de comportement entre Saturne et Spica : la planète ne scintille pas lorsque Spica semble frétiller.

Située à des centaines d’années-lumière, Spica est d’apparence ponctuelle et les infimes réfractions de sa lumière lors de la traversée des masses atmosphériques plus ou moins chaudes se traduisent par une scintillation plus ou moins intense.

Bien plus proche de nous, Saturne possède un diamètre apparent plus grand que les déviations engendrées par la turbulence, si bien que son éclat nous semble imperturbable à l’oeil nu. Pourtant, en observant la planète dans un instrument, il est évident qu’elle est tout aussi sensible à la turbulence.

Comptez les étoiles du Lion !

Depuis quelques années, l’opération Globe at night permet de recueillir des mesures de la qualité du ciel sur toute la planète. Même si elle s’adresse en premier lieu aux élèves et à leurs enseignants, n’importe quel observateur du ciel, occasionnel ou régulier, peut participer à cet effort international dont le but est, dans un premier temps, d’établir une base de données fiable aussi large que possible – ce qui permettra, dans un second temps, de suivre l’évolution de la pollution lumineuse à l’échelle mondiale. En 2011, près de 14 000 mesures provenant de 115 pays sont venues enrichir la base et, en 2012, près de 17 000 mesures ont été enregistrées.

Le principe est simple : il suffit de se rendre sur son lieu d’observation habituel, ou simplement de sortir sur le pas de sa porte, en ville ou à la campagne, de repérer une figure céleste de référence – Orion l’hiver ou le Lion au printemps – et de comparer ce que l’on voit à l’oeil nu avec les cartes proposées. Ensuite, il convient de se rendre sur le site web de la campagne et de renseigner un bref questionnaire dans lequel il faut indiquer la position géographique du site de la mesure – en cliquant sur une carte de type Google Maps –, la date, l’heure et le niveau de qualité estimé. Vous pouvez soumettre autant de mesures que vous le souhaitez si les sites sont distants de plus de 1 kilomètre.

Avec un groupe d’élèves ou au sein d’un club, cela permet de se poser de nombreuses questions sur le ciel, l’origine de la pollution lumineuse, les solutions possibles pour sa diminution, et tout autre sujet relatif à l’observation du ciel nocturne. Vous trouverez des documents explicatifs (certains sont traduits en français) et des cartes sur le site www.globeatnight.org

Du 23 au 31 mai | Croisements multiples sur l’écliptique

Vous avez une petite dizaine de soirs pour repérer le trio formé par les trois planètes les plus brillantes de notre ciel : Mercure, Vénus et Jupiter.

Vénus est revenue dans le ciel du soir depuis un petit mois alors que Jupiter s’apprête à le quitter, si bien qu’un croisement est inéluctable. Comme Mercure profite de la même période pour venir faire un joli saut de puce dans les lueurs crépusculaires, nous avons la possibilité de suivre la magnifique chorégraphie proposée par ces astres à partir du 23, voire quelques jours plus tôt dans les meilleurs sites.

Le jeudi 23 mai, quarante-cinq minutes après le coucher du Soleil, soit au début du crépuscule nautique, la paire Vénus-Mercure est à moins de 3 degrés de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest, c’est-à-dire un peu plus de la moitié de la hauteur de votre pouce, bras tendu devant vous comme pour faire du stop vers le zénith. Jupiter est à 5 degrés plus haut, légèrement sur la gauche. La magnitude de Mercure est proche de - 1, celle de Vénus de - 4 et celle de Jupiter de - 2, ce qui devrait garantir le repérage visuel de ces planètes, même dans un ciel urbain.

Le vendredi 24, Vénus et Mercure passent au plus près (1,2 degré) et Jupiter se rapproche. Le dimanche 26, les trois planètes bornent un triangle de moins de 2,5 degrés de base et sont donc visibles dans le même champ de jumelles.

Lundi 27 et mardi 28, c’est au tour de Jupiter de croiser Vénus à 1 degré seulement, alors que Mercure s’envole. Et du mercredi 29 au vendredi 31, nous assistons à la mise en ligne de ce remarquable trio.

Mercure est moins brillante qu’en début de période, mais elle est plus loin de l’horizon et son éclat apparent semble toujours aussi puissant. Seul l’éclat jovien peut pâtir de sa descente rapide vers les zones les plus turbulentes et les plus polluées de l’atmosphère.

1^er juin | Un trio en rang d’oignons

Le samedi 1^er juin, au crépuscule, quarante-cinq minutes après le coucher du Soleil, tentez de voir l’ultime étape de la chorégraphie offerte par Mercure, Vénus et Jupiter.

Le spectacle se déroule au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest. Trouvez un point de vue parfaitement dégagé car Jupiter est à moins de 2 degrés de hauteur et seul son éclat puissant nous permet encore de la repérer à l’oeil nu dans une atmosphère transparente. Il y a 8 degrés d’écart entre Mercure et Jupiter, et Vénus se situe exactement au centre du tronçon qui les joint.

Après cet alignement, Jupiter poursuivra son plongeon vers l’astre du jour et se noiera très vite dans l’intense vague crépusculaire. Nous la retrouverons à l’aube courant juillet.

10 et 11 juin | Jeune croissant cherche planètes

Le lundi 10 et le mardi 11 juin, au crépuscule, moins d’une heure après le coucher du Soleil, le jeune croissant passe sur la gauche de Vénus et de Mercure.

Il faut regarder vers l’ouest-nord-ouest, et il vaut mieux choisir un horizon lointain car, lundi soir, notre satellite se couche très tôt. Le triangle qu’il forme avec les deux planètes est pratiquement isocèle (7 degrés de hauteur).

Mardi soir, vous pouvez observer un peu plus tard car Séléné est à présent au niveau de Mercure, à plus de 12 degrés sur sa gauche. La lumière cendrée qui se développe commence à révéler la face nocturne de notre voisine.

Des infos sur...

Activité solaire et phénomènes atmosphériques et astronomiques
Spaceweather est LE site qu'il faut avoir dans son carnet d'adresse et auquel il faut rendre visite chaque jour pour voir les dernières images du ciel prises par des amateurs sur toute la planète et des infos chiffrées sur l'activité de notre étoile.
http://www.spaceweather.com/

Dernières comètes découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec tous les éléments orbitaux et les éphémérides des comètes potentiellement observables.
http://minorplanetcenter.org/iau/Ephemerides/Comets/index.html

Dernières novae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières novae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Dernières supernovae découvertes
Le site de l'Union astronomique internationale (UAI ou IAU) avec les éphémérides des dernières supernovae.
http://www.cbat.eps.harvard.edu/Headlines.html

Occultations d'étoiles par des astéroïde
Le site tenu à jour par Éric Frappa, vous dit tout ce qu'il faut savoir pour observer ces phénomènes.
http://www.euraster.net/